Les anneaux olympiques : pourquoi, comment ?
Aujourd’hui, c’est une agence de communication qui aurait conçu le symbole de l’Olympisme. Mais Pierre de Coubertin était tout à la fois, et notamment artiste... La mise en scène de l’Olympisme, c’est lui de A à Z !
Du drapeau français aux anneaux olympiques
Tout aurait commencé par deux anneaux entrelacés, un rouge et un bleu sur fond blanc, dessinés par Coubertin en 1890 comme emblème de l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA). C’est seulement en 1913, soit 17 ans après les premiers Jeux Olympiques modernes, qu’apparaissent les célèbres cinq anneaux colorés conçus, là encore, par Pierre de Coubertin. Il a commencé par les dessiner dans l’en-tête d’une lettre adressée à un membre du CIO, le 15 juillet 1913. Dans la foulée, Coubertin fait fabriquer le premier drapeau olympique par le Bon Marché, à Paris. « Le drapeau olympique, on le sait, est tout blanc avec, au centre, cinq anneaux enlacés : bleu, jaune, vert, rouge ; l’anneau bleu en haut et à gauche à côté de la hampe, écrira-t-il. Ainsi dessiné, il est symbolique ; il représente les cinq parties du monde unies par l’Olympisme et ses six couleurs reproduisent celles de tous les drapeaux nationaux qui flottent à travers l’univers de nos jours. » Aujourd’hui, cet emblème est parmi les plus connus au monde !
Sous les anneaux, la devise
L’abbé Henri Didon, dominicain et pédagogue, avait organisé un championnat d’athlétisme dont la devise était « Citius, Altius, Fortius », « Plus vite, plus haut, plus fort ». « Plus vite » évoque pour Didon les joies de l’esprit et de l’étude; « plus haut », l’élévation spirituelle de l’âme; « plus fort » réfère directement au corps façonné par le sport. Peut-être rappelle-t-elle à Pierre de Coubertin sa propre devise « Voir loin, parler franc, agir ferme ». Lorsque Coubertin rencontre l’abbé Didon, il est séduit par la formule, qui renvoie à l’idée d’outil pédagogique qu’il se fait du sport. La voici devise olympique. Pour toujours !
Maître de cérémonies
Pierre de Coubertin avait certes pour grand-père un haut-fonctionnaire de Napoléon 1er... mais il est aussi le fils d’un artiste peintre, Charles-Louis de Frédy de Coubertin, dont l’oeuvre a été couronnée par la Légion d’honneur en 1865 (Pierre figure même sur une de ses toiles, en petit garçon souriant). Cette fibre artistique survit chez Coubertin fils. Il ne se contente pas d’organiser l’Olympisme; il va le mettre en scène avec soin. Décoration, musique, éclairage, pyrotechnie, chorégraphies : les Jeux, mais aussi les colloques et congrès, font l’objet d’une véritable liturgie pensée par lui dans tous ses détails. Les actuelles cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux en témoignent.